Friday, December 19, 2008

Les représentants de l’association estudiantine Le Souk affirment : «La culture est le meilleur moyen de sensibiliser les gens à notre cause»

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Entretien réalisé par Wafia Sifouane

LA TRIBUNE : L’association Le Souk active depuis 13 ans en faveur des enfants démunis. Où en êtes-vous actuellement ?
Youcef Hannou : L’association Le Souk est une association qui, depuis 14 ans, regroupe les étudiants bénévoles en médecine dans le but de rendre le sourire aux enfants malades et en difficulté. On essaye d’améliorer la communication entre jeunes à travers l’organisation d’événements culturels pour les impliquer et les sensibiliser sur les problèmes, notamment la lutte contre le sida et le tabagisme.

Pourquoi cette appellation ?
L’appellation Le Souk est la plus appropriée pour notre association du moment qu’au Maghreb le souk signifie bazar. C’est un peu l’hymne de notre association. C’est un mélange d’idées et d’initiatives. Les jeunes se rencontrent et peuvent s’exprimer en toute liberté sur leurs préoccupations en innovant. Tout compte fait, Le Souk n’est pas seulement une association caritative mais aussi une
association pour les jeunes. D’ailleurs, son activité remonte à 1995, avec un mini journal publié au sein de l’université de Dergana et qui relate tous les problèmes des universitaires.

En tant que membre, qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer l’association ?
C’est un peu l’esprit de l’association qui nous a motivés à y prendre part car elle s’occupe des jeunes mais elle garde aussi un aspect humanitaire en privilégiant les actions envers les enfants.

Parlez-nous de votre organisation...
Nous essayons au maximum d’éviter de créer une hiérarchie au sein de l’association. Nous ne voulons surtout pas gâcher cet aspect de «souk». Mais, en revanche, l’association abrite huit comités où chacun joue son rôle. En l’occurrence, le comité Scouc, qui s’occupe des loisirs des enfants malades, le Scora pour la santé reproductive et la lutte contre le sida, le Scoph, qui s’intéresse à la santé publique, le Scome pour la réflexion sur les études médicales, le Scoee pour l’environnement, le Scope qui propose aux étudiants algériens en médecine des stages dans différents pays, le Scose qui s’intéresse aux activités sportives, le Scoca qui s’occupe de la programmation des activités culturelles, et, enfin, un comité qui s’intéresse aux nouvelles technologies et multimédias.

Avec autant de comités, vous devez être nombreux…
Oui, effectivement lors des réunions hebdomadaires, le jeudi matin au sein de notre siège, nous nous retrouvons entre 20 et 25 personnes, mais lors des événements que nous organisons, nous nous retrouvons parfois face à plus de 500 membres.

Avez-vous des antennes au niveau national ?
Le Souk est une association locale. Cependant, des antennes ont été créées dans d’autres wilayas comme Blida, Oran et ailleurs, mais elles sont parfaitement autonomes et indépendantes. Chacune active comme elle peut. Seuls points communs : notre philosophie et nos objectifs.

Quels sont vos rapports avec les autres associations, aux niveaux national et international ?
Nous entretenons d’excellentes relations avec les associations au niveau national. Elles font souvent appel à nos services et nous avons toujours répondu présents. Nous nous sommes déplacés dans diverses régions notamment au Sud. Sur le plan international, je pense que Lucie, ici présente, est la mieux placée pour vous en parler. C’est la présidente de l’association Aolf (Allo, la France) qui active dans différentes régions du monde et avec laquelle nous avons déjà organisé deux manifestations.

Que pensez-vous, Mlle Lucie, de cette collaboration avec Le Souk et que vous apporte-t-elle ?
Lucie : Je pense que nos associations sont complémentaires, c’est–à-dire que les actions de Souk viennent compléter les nôtres. Nous, notre devise est de donner la parole aux jeunes et de vivre la culture. Quant au Souk, il donne la priorité aux enfants malades. Aolf a commencé depuis sa création à activer dans les régions des Balkans pour apporter de l’aide aux jeunes de cette région. Petit à petit, nous avons commencé à élargir notre collaboration pour arriver à l’Algérie qui représente un énorme enjeu pour nous, notamment du point de vue historique. Grâce à ce partenariat, nous sommes parvenus à créer des événements culturels qui ont pour but d’être des rencontres d’échange, car la musique est un langage universel avec lequel on peut communiquer même si l’on ne parle pas la même langue.

Pensez-vous que le meilleur moyen pour sensibiliser est de passer par des événements culturels ? Et quel public ciblez-vous ?
Amine Boudhar : Bien sûr. La culture reste le meilleur moyen pour attirer l’attention des gens et les sensibiliser sur notre cause. Le public que nous visons est essentiellement composé de jeunes mais sans marginaliser les autres tranches d’âge.

Dans vos concerts de charité, on retrouve au menu toujours de la musiquer actuelle. Pourquoi ne pas varier les styles ?
Youcef Hannou : Ce n’est pas une question de varier ou non les styles, c’est plutôt une question de disponibilité des artistes.
Souvent, ce sont les jeunes qui sont toujours d’accord pour un concert de charité. D’autre part, Le Souk essaye en parallèle de donner la chance aux jeunes talents pour les faire sortir de l’ombre.

Comment procédez-vous pour l’organisation d’un événement culturel ? Les autorités vous soutiennent-elles ?
Amine Boudhar : Au sein du Souk, il n’existe pas de structures ou bien des stratégies.
Nous démarrons l’année avec un plan de charges bien tracé puis nous entamons la concrétisation de chaque activité trois mois à l’avance, le temps de récolter les fonds nécessaires. Concernant les autorités, nous avons toujours été bien reçus et épaulés par elles.

Vous voulez dire que vous n’avez jamais fait face à des difficultés financières ?
Oui, effectivement. J’ajoute seulement que lorsqu’on n’a pas les moyens on se donne les moyens de les avoir. Mais, depuis toujours, nous sommes arrivés à concrétiser nos projets et à atteindre nos objectifs.

Quand vous parlez de cahier de charges étalé sur une année vous voulez dire qu’il n’y a pas de projets à long terme...
Les membres du Souk sont des étudiants, et entre études et association cela n’est pas facile. Alors, chaque année de nouveaux membres adhèrent avec de nouvelles idées et ils essayent d’apporter un souffle neuf.
C’est pour cela que nos projets ne sont pas à long terme mais temporaires.

Quels sont vos projets à venir ?
On travaille sur l’organisation d’un bal masqué le 26 décembre prochain pour lequel nous prévoyons de recevoir 800 enfants.
Sinon, notre grand projet est d’emmener les enfants à Disneyland, un projet sur lequel nous travaillons depuis un bon moment.