| Des représentants de la société civile, de départements ministériels à caractère social et d'organismes onusiens spécialisés se sont réunis, mercredi à Rabat, pour lancer "la coalition civile pour la promotion de la santé reproductive" qui s'assigne pour objectif de préserver le droit des femmes marocaines à la santé et à la vie. | | L'idée de mettre en place cette "coalition", annoncée à l'ouverture d'un séminaire de formation sur les IST/Sida et la promotion de la santé reproductive, organisé par l'OPALS sous le Haut patronage de SAR la Princesse Lalla Amina, procède de la prise de conscience par ses initiateurs quant à la vulnérabilité de la femme en matière de santé reproductive et des infections qui lui sont liées.
"Le Maroc compte actuellement trois fois plus de femmes contaminées par les infections sexuellement transmissibles (IST) que les hommes", a souligné, à cet égard, la directrice de l'Organisation panafricaine de lutte contre le Sida (OPALS) à l'ouverture de ce séminaire.
Les IST/Sida sont responsables de 600.000 infections chaque année dont la majorité touche des femmes qui sont vulnérables sur le plan biologique et social, a-t-elle déploré.
Elle a, dans ce cadre, relevé que le cancer du sein (5.250 cas par an) et de l'utérus (2.010 cas par an) continuent de tuer de milliers de femmes.
Les femmes sont vulnérables à des pathologies spécifiques, a-t-elle ajouté, précisant que 3 Marocaines meurent en couches chaque jour. Pour sa part, le directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies, Noureddine Chaouki a indiqué qu'au Maroc le nombre de cas d'IST notifiés par le ministère de la Santé, a suivi une tendance générale à la hausse, au point de dépasser 350.000 nouveaux épisodes depuis 2002, Il a ajouté que la lutte contre les IST constitue un axe déterminant de la stratégie nationale de lutte contre le sida, signalant que les IST jouent un rôle crucial dans la propagation du VIH/Sida.
Dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique national (PSN) de lutte contre les IST/Sida 2007-2011, un axe spécifique d'intervention est réservé au renforcement de la prise en charge des IST et à l'intégration de la prévention du VIH/Sida dans les services de santé reproductive, a indiqué M. Chaouki.
La stratégie nationale de lutte contre les IST a été révisée afin de renforcer le dépistage des cas d'IST chez la femme et d'améliorer la prise en charge de ces infections, par ailleurs curables, aussi bien chez l'homme que chez la femme, et ce, aux fins d'une meilleure prévention de l'infection par le VIH, a-t-il indiqué.
La morbidité liée aux infections sexuellement transmissibles est responsable des conséquences néfastes en matière de santé reproductive, comme l'infertilité, les complications obstétricales, la syphilis congénitale et les ophtalmies néonatales, a-t-il averti. Ces dernières, a-t-il cependant ajouté, peuvent être prévenues par un diagnostic précoce et une prise en charge adéquate.
De son côté, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Maroc, Saïd Salah Youssouf a souligné la corrélation étroite entre la santé de la mère et celle du nouveau-né avec d'autres programmes de santé, tels ceux relatifs à la lutte contre le VIH/Sida et le cancer, à la planification familiale, la nutrition et la vaccination.
Le directeur de la population au sein du ministère de la Santé, M. Zerrari a, quant lui, fait savoir que ce département privilégie actuellement l'instauration d'un partenariat avec la société civile à travers la mise en place d'un cadre juridique favorisant l'action des ONG d'intérêt général.
La corrélation entre les programmes de santé reproductive et ceux de la planification familiale et de lutte contre les IST permettra à la femme de bénéficier d'un certain nombre de prestations à moindre coût, avec le concours de la société civile, a-t-il assuré.
L'ouverture du séminaire a été marquée par la signature par les participants, en l'occurrence l'UNFPA, de l'Unicef, de l'OMS, de l'Onusida, de l'Unifem et de l'OPALS, d'un appel lancé par "la coalition civile pour la promotion de la santé reproductive", pour la reconnaissance et la valorisation du droit des femmes à la vie, à la santé et l'intégrité physique avec la nécessité d'inscrire ce droit comme une priorité politique et sociale dans la politique gouvernementale.
Ce séminaire, organisé conjointement avec le ministère de la Santé, de l'Unifem et de la société civile, s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique national de lutte contre les IST/Sida 2007-2001. Il s'articule autour de thèmes portant notamment sur la problématique des IST/Sida chez la femme et le concept de santé reproductive. | |